Les fruits et les légumes les plus exposés aux pesticides

La majorité des fruits et des légumes sont exposés aux pesticides, on le sait. Comment faire si l’on n’a pas forcément accès à une production biologique ou raisonnée ?

Quels sont ceux qui sont le plus exposés et au contraire ceux que l’on peut consommer sans trop de crainte.

Les Etats-Unis sont le premier consommateur mondial de pesticides, suivent l’Inde et la France puis l'Allemagne. La France est, en volume, le plus gros consommateur de pesticides en Europe. Quant à la Belgique elle se classe dixième en Europe  avec en moyenne 1,6% des fruits et légumes qui dépassent les limites recommandées pour les résidus de pesticides qu’ils contiennent mais quatrième en terme d’utilisation de pesticides (54,6% d’aliments qui présentent des résidus dans les limites autorisées) . Tout cela, sachant qu’il convient de s’interroger sur  es dites « limites » et de se demander si elles ne sont pas dictées surtout par l’intérêt économique que par intérêt pour notre santé.

D'une manière très générale, les fruits et légumes qui viennent d'Europe portent moins de pesticides que ceux du reste du monde.

Trois millions de personnes sont intoxiqués aux pesticides chaque année. Selon l’OMS entre 20.000 et 200.000 décès sont dus aux pesticides chaque année, surtout dans les pays en développement où environ un tiers des pesticides utilisés ne sont pas aux normes de qualité internationales.

Selon la FAO, d'importants stocks de pesticides inutilisés ou périmés menacent les populations: L'Ukraine détiendrait environ 19.500 tonnes de produits chimiques périmés, la Macédoine 10.000 tonnes, la Pologne 15.000 tonnes, la Moldavie 6.600 tonnes. En Asie, les stocks s'élèveraient à 6.000 tonnes, sans compter la Chine. Les pays du Moyen-Orient et de l'Amérique latine ont déclaré environ 10.000 tonnes. (Sources : Plan de surveillance des fruits et légumes 04 de la DGCCRF, Direction générale de l'alimentation, IFEN, Institut français de l'alimentation, Voir aussi Sciences et Vie 1072, Capital février 07, "Pesticides, agriculture et environnement" expertise Inra-Simagref 2005, "Les pesticides dans l'eau potable" Direction générale de la santé 2003, "Les pesticides dans les eaux", étude IFEN 2006)

Les enfants méritent la plus grande vigilance car ils sont exposés à des risques plus élevés d'intoxication par les pesticides que les adultes et ont besoin d’être mieux protégés contre ces substances chimiques.

Voyons les fruits et les légumes qu’il faut impérativement acheter en filières biologiques.

Les pommes sont particulièrement sujettes aux vers et sont généralement traitées aux pesticides en tout genre.  Diverses études ont démontré des taux de résidus de pesticides très élevés dont l’une, réalisée en 2010 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments, sur les échantillons de pommes analysées, indique des taux de dépassement des limites maximales de résidus de pesticides de 1,3 % (http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/3130).

Dans la même étude, 73 % des pêches étudiées dépassaient les limites autorisées par les normes européennes en matière de traces de pesticides.

L’Environmental Working Group (EWG), une ONG environnementale de Washington, publie chaque année une étude sur la contenance en résidus de pesticides de 47 fruits et légumes, basée sur 87.000 tests réalisés entre 2000 et 2009 puis en 2013 et 2014. 

Une autre étude publiée par l’association Pesticide Action Network PanEurope (fondée sur les données de l’Autorité européenne de sécurité sanitaire) souligne que la majorité des pesticides contaminants les fruits et légumes sont des perturbateurs endocriniens néfastes pour le système hormonal. Les mêmes fruits et légumes reviennent en tête.

Près de la moitié des légumes secs (pois, haricots, lentilles) sont touchés par les pesticides.

Les fraises sont bombardées d’agents chimiques. Presque la totalité des fraises non biologiques subissent un traitement lourd.

Les ananas du Costa Rica sont traités à l’étéphon  ou acide chloro-2-éthylphosphonique, un dérivé synthétique de l’acétylène. Le jus est pulvérisé sur les fruits quelques jours avant leur cueillette, afin de leur conférer une coloration plus soutenue. L’éthéphon va pénétrer dans la chair de l’ananas pour accélérer le processus de coloration. Il est donc totalement faux de croire que l’on peut sans souci consommer de l’ananas car il est protégé par sa peau épaisse, comme il est pourtant rapporté dans de nombreux articles sur le Net. Le magazine Que Choisir révèle dans son enquête, que 86 % des échantillons testés contenaient de l’éthéphon.

Les autres aliments très concernés sont les poivrons et piments, aubergines, oranges,  céleris, carottes, salades diverses, chou, concombres, épinards, tomates,  chou-fleur,  petits pois, pomme de terre, poireau, raisin (et donc vin), feuilles de thé.

D’autres aliments sont moins exposés, comme certains fruits exotiques tels que l’avocat, la papaye et la mangue. On peut aussi se rassurer avec les oignons, les asperges et les patates douces.

Les aliments issus de l’agriculture bio auraient un taux de résidus de pesticides divisé par 10 par rapport au reste de la production agroalimentaire. On ne peut parvenir à un taux de zéro composés chimiques (voir l’étude de Test Achat : https://www.test-achats.be/sante/alimentation-et-nutrition/securite-alimentaire-et-additifs/news/presence-de-pesticides-sur-les-fruits-meme-bio) , mais c’est déjà un réel progrès.  Les végétariens doivent manger bio, car les doses permises dans les aliments sont calculées en fonction des consommations moyennes des personnes. Or le végétarien en mange beaucoup plus, donc il est exposé à de fortes doses.

Sinon, toujours laver les légumes à grande eau et en finissant pas un bain d’eau claire avec un peu de bicarbonate de soude. Eplucher les plus exposés comme les pommes.

A.Zeletzki v.Potschenitz - Juillet 2017

Pour aller plus loin…

Consoglobe, la planète vivante : https://www.planetoscope.com/

http://www.printempssanspesticides.be/fr/les-pesticides