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Lorsque les M&M’s vous en font voir de toutes les couleurs…
Lorsque les M&M’s vous en font voir de toutes les couleurs…
Qui ne connait pas cette cacahuète trempée dans du chocolat, enrobée de sucre, et teintée de couleurs vives ou sa cousine la simple pastille en chocolat, toutes dûment estampillées de l’initiale M? Les deux friandises nous étaient respectivement connues sous le nom de Bonitos pour les pastilles et de Treets pour les cacahuètes, de 1955 jusqu'en 1986.
Les associés Bruce Murray, spécialiste de l’enrobage du chocolat et Forrest Edward Mars, le fils de l’inventeur de la barre chocolatée éponyme, s’inspirèrent de pastilles de chocolat dragéifiée existant déjà en Europe pour créer les leur et ils déposent leur brevet en 1941. Les troupes américaines en raffolent et les emmènent en mission dans leurs tubes de carton.
Les friandises fondent dans la bouche mais pas dans la main et les couleurs vives donnent un peps visuel indéniable qui en font les favorites des enfants mais aussi de leurs parents. Sachant que chaque couleur est un colorant synthétique plus ou moins nocif pour la santé des consommateurs, sachant que M&M’s n’utilise pas les mêmes ingrédients partout. On retrouve sans surprise les plus nocifs dans la production destinée aux USA.
En la France, en Allemagne et en Italie, les M&M's sont lancés dans les années '70 sous le nom de Treets puis en 1986 sous l’appelation M&M’S. Les billes marrons deviennent jaunes et rouges.
Beaucoup de gens qui ont connus les Treets marron déclarent que le goût des friandises a radicalement changé depuis leur mise en couleur.
Publicité parue dans le Pif Gadget de 1972
Les treets étaient enrobés d'une fine pellicule vernie qui craquait facilement sous la dent et on accédait alors directement à l'enrobage chocolaté de la cacahuète croquante.
celui-ci fondait rapidement dans la bouche et c'est en ça que le contact était délicieux
Le rouge
Sous nos latitudes, la couleur rouge est obtenue avec de l’acide carminique (E120). Ce colorant est soit synthétisé, soit fabriqué à partir d’insectes écrasés (cochenilles). Toxique, il peut engendrer différents symptômes comme : asthme, hyperactivité, urticaire, eczéma et insomnies. Il est également suspecté de causer de l’hyperactivité chez les enfants. A base de cochenille, il est naturel. On consomme donc sans le savoir des insectes, et cela ne devrait pas nous être préjudiciable pourvu de ne pas être allergiques aux crustacés.
Au départ, le rouge était du rouge amarante (E123) qui a dû être retiré en 1976 car classé comme « probablement ou certainement » cancérogène par l’ARTAC (Association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse). M&M’s réintroduira le rouge en 1986 en utilisant cette fois le E129 rouge allura AC qui chez les souris est responsable du cancer de la vessie. En outre il favoriserait aussi l’hyperactivité chez les enfants prédisposés.
Le jaune
Pour la couleur jaune, M&M’s utilisait le E110, un colorant jaune azoïque très toxique, qui est interdit en Norvège et en Finlande. Heureusement, en France et en Belgique, cet ingrédient est remplacé par la curcumine, un colorant jaune d’origine naturelle, considéré comme inoffensif.
Le orange
Cette couleur d’enrobage des pastilles apparaît en 2007. On dit que cette couleur donne un goût particulier.
Le bleu
Son existence est due aux consommateurs désireux de voir élargir le spectre de couleur de leur bonbon favori et il apparait en 1996…Le bleu provient du colorant "bleu brillant FCF" (E133). Après avoir été interdit dans de nombreux pays européens, ce colorant synthétique a finalement été autorisé dans toute l’Union Européenne. Sa consommation présentant divers risques : allergies, hyperactivité, asthme... il est fortement déconseillé et plus particulièrement chez les enfants.
Mars planche sur un remplacement par de l’anthocyanine, des pigments naturels présents dans des feuilles, des pétales et des fruits et est déjà utilisé comme colorant alimentaire. On les trouve par exemple dans les choux rouges, les carottes violettes. Ce colorant est cependant instable, la couleur est susceptible de virer, et il n’était donc jusqu’alors pas applicable pour les pastilles M&M’S. Le confiseur prétend avoir résolu le problème par la combinaison de deux revêtements. La première couche comprend du sucre et du carbonate de calcium et la seconde du sucre et de l’anthocyanine bleue naturelle. Notons aussi que la spiruline, une algue naturelle réputée de surcroit être un aliment santé, permet d’obtenir une belle couleur bleue.
Le vert
Apparue en 1997, cette couleur n’est pas indiquée dans la liste des ingrédients. On suppose donc qu’elle est obtenue par l’association du bleu et du jaune précités.
Le brun
Cette couleur apparait en 2011 et est symbolisée par le personnage Miss Brown. Pour obtenir la couleur marron, on mélange le bleu et le jaune et d’ajouter beaucoup de rouge.
Les couleurs des éditions limitées
Pour certains événements, de nouvelles couleurs sont proposées : le blanc pour compléter le rouge et le vert à Noël, les tons pastels pour Pâques et les vacances, le rose pour la Saint-Valentin, noir-jaune-rouge pour les fans de foot belge, …
L’enrobage, sans doute le plus terrible…
L’enrobage sucré des M&M’s contient également un colorant blanc, le dioxyde de titane (E171). Il s’agit de la combinaison de deux atomes d’oxygènes avec du titane. E171 est utilisé dans l’alimentaire pour permettre de rendre des aliments plus blancs ou plus brillants, ou pour décliner une palette de couleurs en étant associées à d’autres colorants.
En mars 2006, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le dioxyde de titane comme cancérogène possible pour l'homme et il peut être produit sous forme de nano-particules. . En raison de leur petite taille, elles franchissent aisément la barrière gastro-intestinale et se répandent dans tout l’organisme via le sang. Elles s’accumulent ensuite dans certains organes comme le foie, la rate, l’estomac, les poumons et le cerveau. Elles peuvent briser l’hélice de notre ADN et tuer nos cellules, provoquant des inflammations des poumons, de la bouche et des intestins et de facto des maladies telles que le cancer.
L’impact des nanoparticules sur la santé est pointé du doigt par de nombreuses études. L’Affsa affirme que : « la prudence s’impose à l’égard de l’utilisation de nanotechnologies et/ou nanoparticules en alimentation humaine et animale ». Il n’existe portant toujours pas d’étiquetage indiquant la présence de nanoparticules dans l’alimentation. A titre d’exemple, les Mentos, Malabars, gâteaux Lu, ou encore les chewing-gum Tridentc sont riches en E171. Dès lors, pour éviter de consommer des nanoparticules, il convient de supprimer les produits issus de l’industrie agro-alimentaire.
En mars 2015, l'eurodéputé José Bové avait appelé au boycott des M&M's arguant que les seules études, réalisées par des laboratoires français et suisses, ont montré jusqu'à présent qu'il y avait des risques de cancer avec le dioxyde de titane et qu’il n'y a eu aucune autorisation de mise sur le marché, que c'est l'industrie qui impose cela. Bové pointe aussi du doigt d’autres produits tels que les plats-préparés et conclut: "Vous n'avez pas besoin d'acheter tous ces produits. Boycottez cette merde".
La société Mars a répliqué que les produits Mars Chocolat sont conformes à la législation européenne. A moins d’être un Bisounous, on sait pertinemment bien que ce n’est pas parce que l’Europe laisse passer des additifs chimiques que ceux-ci sont forcément inoffensifs.
l’EFSA a ré-autoriser l’additif E171 en septembre 2016 sous prétexte qu’il n’existe pas assez de preuves d’effets sur la santé des consommateurs… tout en insistant sur le besoin d’effectuer de nouvelles études sur les effets possibles sur le système reproducteur.
Une liste de produits alimentaires contenant de l’E171 est tenue à jour par le site Open Food Facts : https://fr.openfoodfacts.org/additif/e171-oxyde-de-titane
La lécithine de soja
La lécithine de soja provient d’un soja transformé génétiquement car 93% du soja dans le monde est fabriqué avec des OGM. Elle serait responsable de plusieurs cancers, de cas d’infertilité et causerait également des troubles du comportement chez les enfants.
En conclusion
Vous trouvez toujours sympathique de voir vos petites têtes blondes piocher dans le paquet de M&M’s ?
Les quantités de colorants dans un paquet de dragées est assez faible. Le souci est l’effet cocktail, c’est-à-dire l’accumulation d’additifs chimiques présents dans l’ensemble de la nourriture que nous ingérons quotidiennement. Les industries-agroalimentaires s’ingénient toujours à mettre des colorants dans tout, même dans des aliments insoupçonnés. C’est donc l’ensemble des crasses que nous consommons qui peut nous conduire à développer de graves maladies, sachant que l’organisme fragile et en pleine croissance des enfants est beaucoup plus exposé aux risques.
Nous disposons d’alternatives acceptables: des fruits ou des confiseries achetées en magasins bio. En outre, il existe des colorants naturels totalement inoffensifs. Les dragées Smarties de Nestlé, ne contiennent que des colorants naturels. Les seuls additifs sont E322i (Lécithine), E903 (Cire de carnauba) et E901 (Cire d'abeille). Comme dans 15g de ces bonbons chocolatés, on trouve 11g de sucre, la firme elle-même recommande de ne pas dépasser une consommation quotidienne de quinze pastilles.
A.Zeletzki v.P – juillet 2017
Pour aller plus loin ….
Additifs alimentaires danger de Corinne Gouget
Open Food Facts répertorie les produits alimentaires du monde entier. La composition des M&M’s : https://fr.openfoodfacts.org/produit/5000159386821/m-m-s
Tags : couleur, colorant, rouge, m&m’s, jaune