•  

    La truffe « made in China »

     

    La truffe chinoise ressemble comme deux gouttes d’eau à la truffe noire du Périgord, le goût en moins. Seulement, elle est vendue dix fois moins cher.

    Les Chinois ont décidé de commercialiser leur Tuber Indicum en 1994. Aujourd’hui, la truffe est produite dans le Yunnan, le Sichuan et l’Himalaya d’où elle est originaire.

    On récolte le précieux tubercule dans les forêts, à l’aide d’une pioche. Hélas, une fois de plus, par leur obsession du profit et de la productivité, les Chinois ont gâché leur écosystème. En agissant de cette façon, ils ont abîmé les truffières naturelles. Des plantations nouvelles ont été faites, mais cela ne contrebalance pas la surexploitation du tubercule associée à l’accroissement de la demande locale. De un euro le kg on est passé depuis quelques années à plus de 40 euros le kg. En outre, cette méthode de récolte sauvage ne permet pas de ne sélectionner que les sujets arrivés à maturité. Une truffe qui n’est pas arrivée à maturité à très peu de parfum, et une fois déterrée on ne sait plus la remettre en place : elle pourrirait inexorablement.

    La truffe made in China est essentiellement destinée au secteur agroalimentaire qui s’en sert généralement pour faire des conserves ou des pâtés truffés.

    En Belgique, il n'existe aucune législation quant à l'utilisation de l'appellation "truffe". Depuis 2012, la législation française exige de mentionner sur l’emballage du produit vendu le nom, le pourcentage et la provenance de la truffe, fraiche ou transformée. A la lecture des noms latins Tuber himalayense, Tuber indicum et Tuber sinense, on comprendra que l’on a affaire à une truffe chinoise.

    Ce comestible médiocre débarque en masse chaque année, dénué de saveur et enrichi en parfum synthétique.Ca là où le bât blesse, c’est que pour palier à son absence de parfum et de goût, on lui adjoint en tout légalité des arômes de synthèse.

    Des petits malins glissent des truffes chinoises dans les étals, parmi d’authentiques truffes noires du Périgord pour qu’elles s’imprègnent de leur parfum.

    La truffe chinoise se vend en moyenne 50 euros le kg alors que cet hiver, Tuber Melanosporum atteint les 1000euros le kg.  

    A.Zeletzki v.Potschenitz

     

    21 février 2017

    Partager via Gmail DeliciousGoogle Bookmarks Pin It

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique