• La table à la Renaissance

     

    La table à la Renaissance

     

    Le XVIème siècle n’est plus le siècle de l’obscurantisme. Les lumières veulent que l’on se comporte avec savoir-vivre et raffinement. A tel point que le viril seigneur barbare qui ne rêvait que de chasses et tournois se transforme en une créature endimanchée, maniérée à l’extrême et de plus en plus poudrée, du nez comme de la perruque, au fil des siècles.

    L’éducation devient le meilleur moyen de se distinguer du commun.

    Pour commencer, on cesse timidement de prendre la nourriture avec ses doigts et on se sert d’une fourchette venue d’Italie où elle existait depuis le XIème siècle, sous Charles V, soit à la fin du XIVème Outil qui est à la base seulement pourvu de deux dents. Une sorte de miniature de la fourchette à gigot que nous connaissons. Avec un enthousiasme mesuré au départ, les convives craignent de se blesser la bouche. Si bien qu’elle sert seulement dans un premier temps à piquer dans le plat un morceau que l’on porte ensuite à la bouche avec ses doigts. En outre, l’Eglise juge l’utilisation de la fourchette comme immorale car incitant au péché de gourmandise. Cependant, avec la mode des fraises et collerettes, qui a sévi de la seconde moitié du XVIème siècle au début du XVIIème siècle, car elle devient interdite en France sous le règne de Louis XIII, les bonnes gens se voient forcés d’adopter la pratique.

    Catherine de Medicis apporte de la céramique.

    Chacun dispose de sa propre assiette encore souvent métallique, l’usage de la faïence se généralisera vraiment lorsque Louis XIV impose à la noblesse de faire fondre leurs vaisselles d’or et d’argent au profit des caisses royales en souffrance.

    On n’essuie plus ses mains à la nappe ou sur de vulgaires torchons, mais on dispose de sa serviette individuelle. Erasme de Rotterdam rappelle en 1530 qu « ’Il est discourtois de lécher ses doigts graisseux ou de les nettoyer à l’aide de sa veste. Il vaut mieux se servir de la nappe ou de la serviette ».

    On utilise des cure-dents ou cure-ongles individuels, portés autour du cou comme de véritables bijoux.

    Et on peut trinquer avec les magnifiques verres de Venise !

    En 1650, Mazarin introduit l’assiette creuse en France et le tranchoir disparait. Les écuelles réservées aux liquides deviennent des coupes sur pied.

    Au début du XVIIIème siècle apparait au centre de la table, la soupière.

    Vers 1750, les couverts de table trouvent leur forme définitive et s'enrichissent de la petite cuillère.

    Le XVIème siècle voit apparaître les tables à manger fixes. Une pièce leur est entièrement réservée, celle que nous connaissons toujours : la salle à manger.

     

    Le monde de la gastronomie s’ouvre également à la bonne bourgeoisie. Les restaurants apparaissent sous Louis XV et on va « diner en ville ».

     

    Et chez le petit Peuple

     

    XVIème siècle. Henri IV proclamera en 1594 "Si Dieu me prête vie, je ferai qu’il n’y aura point de laboureur en mon royaume qui n’ait les moyens d’avoir le dimanche une poule dans son pot". Vœux pieux car leur situation ne s’améliorera guère, tendant parfois à s’aggraver par période. La poule, quand il y en avait, été plutôt vendue au marché pour pouvoir honorer l’impôt royal.

    A la campagne, la soupe permet d’accommoder facilement les légumes récoltés et constitue souvent un plat unique qui mijote dans la grande marmite dans le foyer, pendant que la famille s’active aux champs. On y ajoute des céréales, des légumes secs  et parfois on parvient à glisser un morceau de lard salé dans le pot…Les œufs, le beurre, la volaille, tout était réservé à la vente car il fallait gagner monnaie sonnante et trébuchante pour pouvoir payer l’impôt. « A la fortune du pot » dit-on depuis.

    Les légumes les plus consommés sot le chou, les légumes secs et les racines.

    XVIIème siècle, Versailles se construit pour finalement s'étaler sur 63 154 m², répartis en 2 300 pièces. Une telle démesure entraîne de lourds impôts et taxes. Le peuple en est souvent réduit aux céréales, sous forme de pain bis ou de bouillie.

    On continue à se réunir dans l’unique pièce de vie autour de l’âtre.

    Les plus aisés savourent une soupe devenue plus légère, en guise d’entrée, avant de s’attaquer à une succession de plats plus consistants.

    Dès la fin du XVIIIème siècle, les assiettes en porcelaine ou en faïence se retrouvent sur toutes les tables, riches ou pauvres et sont exposées dans un vaisselier ou sont accrochées au mur.

     

    En ville

     

    Paris est bien approvisionné en victuailles et la viande est pratiquement à la portée de tous, même si le plus modestes consommera essentiellement de la viande de porc ou de mouton, de tripes, d’abats et de charcuteries en tous genres. On trouve toutes sortes de fromages et  de fruits.

     

     

     

     

     

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