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Mange des tomates, mon amour… Ou le Lycopène
Ou le Lycopène…lorsque il faut ouvrir la porte de la pharmacie du Bon Dieu
Le lycopène est un tétraterpène de la famille des caroténoïdes, plus précisément des carotènes. Pour faire simple, c'est un pigment liposoluble rouge que l’on trouve surtout dans la tomate, mais aussi dans les fruits rouges et la pastèque.
Exceptionnellement dans ce cas précis, la cuisson ne dégrade pas ce nutriment. Au contraire, la cuisson augmente la quantité de lycopène biodisponible de la tomate car la chaleur le libère des cellules. Ainsi, pour une même proportion, on trouve environ 17 mg de lycopène biodisponible dans la sauce tomate contre 5 mg dans la tomate fraîche. Pour cette raison, les aliments courants contenant le plus de lycopène biodisponible sont les produits transformés à base de tomate : soupe, jus, sauce, purée et pâte concentrée. Notez que cette réaction ne fonctionne pas pour les autres fruits, et que la pastèque, les fruits rouge, la goyave seront donc consommés préférablement crus…
Le lycopène permet l'élimination intracellulaire des atomes d'oxygène, ceux-ci devenant fortement oxydants en radicaux libres (oxygène singulet), et ce grâce à sa liposolubilité, les radicaux libres se formant dans la partie lipidique des cellules. Dans sa tâche antiradiculaire, le lycopène s’avèrerait deux fois plus puissant que le bêta-carotène. Contrairement à ce dernier, on n’a pas constaté de toxicité en cas de concentration sérique élevée.
Ce pigment consommé quotidiennement assure donc une prévention pour les risques de maladie cardio-vasculaire, du diabète, de l'ostéoporose. Des études épidémiologiques indiquent qu’un apport alimentaire élevé enlycopène, grâce à une grande consommation de tomates, cuites de préférence, pourrait apporter une certaine protection contre divers cancers, notamment le cancer de la prostate, des poumons et les cancers touchant l’appareil digestif tels que ceux de l'œsophage ou du côlon.
Si le mal est fait, il n’est pas trop tard pour s’y mettre.
Le cancer est le nom générique d’une maladie liée à la production exponentielle de cellules anormales. On parle de métastases lorsque les cellules malignes migrent dans d'autres organes par voie sanguine ou lymphatique. Si l’on ne parvient pas à enrayer le processus et à faire en sorte que les cellules anormales déjà produites soient détruites, l’issue est fatale.
A des concentrations nutritionnelles, le lycopène pourrait inhiber la croissance de cellules cancéreuses humaines en interférant avec le facteur de croissance de progression cellulaire et c'est notamment le cas pour les cellules cancéreuses de prostate, sans qu'il y ait preuve d'effets toxiques ou d'apoptose cellulaire.
En épigénétique, le lycopène joue un rôle concret et fondamental puisque il régule l’expression du gène « connexine 43 ». Les communications intercellulaires directes par gap-jonctions sont améliorées. Les déficiences de communications par gap-jonctions sont responsables de nombreuses tumeurs et leur restauration ou leur régulation est associée à une diminution de la prolifération des cellules tumorales.
J’insiste sur le fait qu’il faut manger en toute conscience c’est-à-dire qu’en avalant vos nutriments, il faut savoir associer plaisir et éveil. Ne vous forcez pas à consommer un aliment qui vous rebute, cela ne fonctionnera pas. Mangez au calme ou en bonne compagnie, concentrez-vous sur ce que vous absorbez, en songeant au bien que les nutriments procurent à vos cellules, voire en visualisant une véritable fiesta qui se fait dans votre organisme à la réception des délicieux nutriments. Vous serez étonné de constater un effet positif décuplé.
La tomate devra être associée à un corps gras. Il n’en faut pas beaucoup. Trois ou quatre gouttes d’huile d’olive suffisent.
Nous ne synthétisons pas le lycopène. Celui-ci doit donc être apporté par l’alimentation. L’absorption de lycopène de synthèse est moins bonne que celle du lycopène naturel dérivé de tomates.
Le lycopène ne serait peut-être pas le seul ingrédient de la tomate à avoir un effet contre le risque de cancer. En 2005, par exemple, des chercheurs ont émis l’hypothèse que d’autres composés de la tomate puissent agir en conjonction.
En tant que colorant, le lycopène est identifié E160d. Poussez toutefois l’introspection un peu plus loin car 60d(i) identifie un Lycopène synthétique, 160d(ii) : le véritable Lycopène, issu de la tomate et enfin 160d(iii) pour le Lycopène tiré du champignon zygomycète.
Pendant les fortes chaleurs, dégustez une pastèque, une soupe de tomate glacée de type gaspacho. Il est bien entendu vain d’essayer de conserver sa santé ou de chercher à la restaurer en consommant des fruits et des légumes qui ont été pulvérisés aux pesticides. Les tomates se consommeront fraiches et bio en saison.
Le reste de l’année, des jus (exemple Pajottenlander (https://www.facebook.com/pajottenlander.be) ou carrefour bio non salé), tomates concassées et concentrées feront parfaitement l’affaire. En apéritif, pourquoi ne pas opter pour de petites tomates séchées en guise de chips ? Je vais régulièrement chercher des tomates-cerise séchées et des tomates séchées non salées chez Autre Chose (https://www.facebook.com/AutreCHOSE.Rixensart/) à Rixensart.
Le pamplemousse contient aussi une quantité intéressante de lycopène. On devrait donc consommer beaucoup de jus de pamplemousse rose fraichement pressé, déjà pour ses qualités rafraichissantes. Mais ATTENTION : si et seulement si vous ne prenez pas de médicaments. Le pamplemousse contient des produits actifs appelés furanocoumarines, qui bloquent de façon irréversible nos enzymes CYP3A4, qui servent à assimiler de nombreux médicaments contre le cancer, l’hypertension, les problèmes cardiovasculaires, les problèmes urinaires, ainsi que des médicaments immunodépresseurs (qui affaiblissent le système immunitaire) et des anti-infectieux, des analgésiques (antidouleur) et des tranquillisants.
N’oubliez pas : tomate et aluminium ne font pas bon ménage ! (voir l’article Tomate et aluminium, une union fatale).
A.Zeletzki v.P 25 06 2017
Sources :
Giovannucci E. Tomatoes, tomato-based products, lycopene and cancer reviews of the epidemiologic literature. J Natl Cancer Institut 1999
Burton-Freeman B, Sesso HD. Whole food versus supplement: comparing the clinical evidence of tomato intake and lycopene supplementation on cardiovascular risk factors. Adv Nutr. 2014
Tags : lycopène, antioxydant, béta-carotène
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