• soupe maison d'aegopode, ortie et lierre terrestreSoupe d’herbes de mon jardin

    Ortie, ægopode et lierre terrestre : le trio gagnant.

     

    En cette période de mi-avril où enfin le printemps  s’installe, au pied du lilas se sont invitées des plantes de sous-bois. Il y a quelques années j’avais planté un peu de lierre terrestre ramené des bois. En revanche, l’ægopode est venu tout seul. On ne parlera pas de l’ortie…

    On peste contre ces mauvaises herbes, mais comprenez vite que l’on peut faire contre mauvaise fortune bon cœur et faire travailler sa créativité. Car ces herbes folles sont délicieuses et excellentes pour la santé !

    On peut donc en faire de délicieuses soupes et des pestos divins !

    L’association que je vous présente donne une soupe au surprenant goût…D’asperge sauvage !

    D’ailleurs, lorsqu’on fait cuire ces herbes, il se libère un fumet d’asperge qui tromperait plus d’un nez fin.

     

    Ces délicieuses « mauvaises » herbes

     

    Parlons un peu de ces herbes que la nature nous octroie gracieusement.  Elle mérite toute notre attention et lorsque vous les aurez goûtées, vous ne les vouerez plus aux gémonies lorsque vous les croiserez dans vos plates-bandes !

     

    L’aegopode (ou egopode), dite aussi « herbe aux goutteux »

     

    aegopode ou egopode

    Les feuilles sont assez reconnaissables : elles sont divisées en folioles, elles-mêmes divisées en 3 et elles sont dentées sur les bords. Si vous êtes un cueilleur débutant, veillez à vérifier la couleur vert clair de la plante, la section en « V » du pétiole ainsi que les folioles entières. Ce serait dommage de confondre avec la petite cigüe… Regardez bien les photos !

    Les feuilles ont une odeur de fanes de carottes, de céleri et son gout est aussi proche de celui du cèleri, avec un soupçon anisé. Autrefois, l’egopode était cultivé en tant que légume.

    Ses racines souterraines deviennent rapidement envahissantes, étouffant les autres plantes sur son passage. Réservez-lui donc un bout de parterre mais tenez-là sous contrôle ! En avril, la plante forme un joli tapis. Fin mai, vous pouvez l’arracher. Elle repoussera l’année prochaine.

    Si elle ne s’est pas invitée dans votre jardin, ou que tout simplement vous vivez en appartement, sachez que vous pouvez aller facilement en cueillir dans les sous-bois.

    L'égopode est réputé pour pouvoir dissoudre les amas d'acide urique responsables de la goutte, ce qui qui lui a valu son nom d'herbe aux goutteux. La plante est bien dotée en protéines et de vitamines A et C.

    On peut consommer les feuilles en soupe et en salade (dans ce cas-ci, utiliser impérativement de jeunes sujets).

    Cette plante est stimulante, diurétique et vulnéraire (Substance aux propriétés de cicatrisation des plaies). Vous pouvez en ajouter quelques folioles dans votre jus de légumes pressé à froid quotidien.

     

    Le lierre terrestre

     

    lierre terrestre avec aegopode et ortie

    Cette mignonne petite plante ne ressemble en rien au lierre commun (Hedera helix). Elle fait partie de la famille des lamiacées, comme la menthe.

    Les feuilles sont en forme de cœur. Elles sont souvent légèrement duveteuses. La plante donne de petites fleurs allant du rose au bleu-violet, et tachetées de pourpre sur la lèvre supérieure. Elles sont comestibles également et très décoratives.

    Son parfum particulier, à la fois boisé et parfumé.

    On peut en faire un pesto aromatique, le boire en infusion, aromatiser les salades. Le lierre terrestre se lie très bien aux champignons des bois. Y penser pour une soupe ou une fricassée !  

    On peut aussi couvrir chaque feuille de quelques gouttes d'huile d'olive et d'une pincée de sel, passer quelques minutes au four, à chaleur douce, jusqu'à ce que les feuilles durcissent. Une fois refroidies, elles deviennent des chips croquantes.

    Attention à ne pas en mettre trop dans une recette, car cela donnerait de l’amertume, il faut comprendre cette plante comme une plante condimentaire, et non un légume.

    Cette vivace rampe un peu partout, dans les sous- bois qu’elle apprécie tout particulièrement pour leur humidité, mais aussi dans les jardins, ou les champs.

    Vous pouvez  récupérer et faire  pousser cette petite rampante dans un pot sur un balcon,  à exposition ombragée, en veillant à l’arroser régulièrement.

    Le lierre terrestre soigne la plupart des affections des voies respiratoires (faire infuser les sommités fleuries). Cette plante contient de la choline, considérée comme une vitamine du groupe B, importante dans le métabolisme des gras.

     

    L’ortie

     

    « Le goût en est délicieux, lorsque les feuilles sont choisies bien tendres, et vous y gagnerez en outre la santé.» Mésségué

     

    Doit-on encore présenter cette piquante mauvaise herbe pourtant si vertueuse ?

    l'ortie est l'une des plantes médicinales les plus riches et les plus efficaces de nos climats tempérés, mais elle est aussi goûteuse et s’accommode très bien en cuisine.

    Encore un trésor de la nature qui est en votre entière disposition.

    Vous prendrez soin de rajouter une petite sommité dans vos jus de légumes et un peu plus dans  vos soupes vertes.

    L’ortie est bourrée de minéraux : calcium, chlore, magnésium, manganèse, potassium, soufre, zinc, silicium et fer, et ce en quantité significative. On gagne donc à la consommer même cuite ou en poudre.

    Elle contient les vitamines B2, B5, B9,K, C et provitamine A. Notez aussi sa grande quantité en silice et en chlorophylle.

    Sa richesse en fer en fait une partenaire idéale des végéta*iens.

    C’est un tonique général de l’organisme dont on peut abuser !

    De nombreuses études cliniques ont démontré que la prise d'ortie permettait de réduire de 75% la prise d’anti-inflammatoires. Il est recommandé aux personnes atteintes de maladies auto-immunes d’en utiliser aussi souvent que possible. Elle est par exemple l’alliée des fibromyalgiques (ATTENTION, voir précaution d’emploi surtout s vous prenez des anti-inflammatoires ou des psychotropes): car elle aide à combattre fatigue chronique et anémie (cette dernière étant généralement causée par un régime alimentaire désordonné consécutif à un état se prêtant peu à se livrer à de grandes séances de cuisine…). 

    De même, quelqu’un atteint du cancer, une fois terminée sa médication allopathique, appréciera ses vertus. On relèvera notamment son contre la fragilité des ongles et la chute des cheveux. Les femmes allaitantes apprécieront ses qualités Galactogène (Stimule, augmente les montées du lait et sa qualité).

    Si vous avez un poulailler, pensez à les hacher et à les donner à manger à vos volailles car en plus d’apporter des nutriments, elles protégeaient des parasites et des maladies.

    ATTENTION ! Si vous suivez un traitement allopathique (médication chimique) vous éviterez l’ortie, comme vous le ferez pour le pamplemousse ou le millepertuis, car ces plantes aux principes actifs très élevés vont entraver le traitement ou au contraire, augmenter ses effets !

    En cas d’œdème par rétention due à une insuffisance cardiaque ou rénale l’ortie est interdite !

     

    Recette

     

    soupe maison d'aegopode, ortie et lierre terrestre

    L’affaire est simple : faire cuire 25 folioles de jeunes feuilles d’aegopode, une dizaine de sommités de jeunes orties et 6-7 petites feuilles de lierre terrestre (pas plus sous peine d’avoir de l’amertume).

    J’ai en outre rajouté ce jour-là quelques fonds de frigo : un poivron vert, un peu d’un trognon de chou blanc pointu et des queues de cerfeuil. Je recommande d’ailleurs l’ajout d’un peu de cerfeuil pour donner de peps et d’un peu d’épinard pour la couleur.

    J’ai épaissi la chose avec un reste de petites pâtes aux petits pois.  Plutôt que de consommer des pâtes sans gluten à base de farine de riz et de maïs raffinées, je consomme des pâtes à base de légumineuses. On en trouve de plus en plus en bio et même en grande surface. Mais vous pouvez ajouter une pomme de terre. Veiller cependant à ne pas étouffer le goût délicat avec trop de féculant ou liant.

    Cette fois-ci, je n’ai pas mis de l’ail des ours. On peut y penser aussi. Il y en a plein en forêt pour le moment, notamment au Parc Solvey de la Hulpe mais bien entendu, on peut planter cette herbe des sous-bois chez soi. Attention à ne pas confondre avec les feuilles du muguet, qui sont toxiques !

    Ajouter du bouillon de légumes ou du fond de volaille. Vous vous assurerez bien que c’est fait maison ou bio, car il y a encore tant de cubes de bouillon contenant du glutamate monosodique ! Incroyable, non ?

    Faire cuire une dizaine de minutes, puis passez au Blender style Magimix ou au plongeur.

    On peut prévoir quelques petits croûtons et ajouter un peu de crème végétale. Décorer avec les délicates petites fleurs du lierre terrestre ou celles de l’ail des ours.

    Se déguste aussi bien chaude ou glacée

     

    Alex Zeletzki v.P  18 avril 2018

     

    Pour aller plus loin :

     

    Internet

    Ø  Le blog de Bernadette Paquet-Guiot, guide nature et organisatrice de balades gustatives dans l'Entre-Sambre-et-Meuse : http://bonnes-a-croquer.blogspot.com/p/les-recettes-de-marraine-bobette-l.html 

    Ø  SA MAJESTÉ L'ORTIE , par Marc Schweizer : http://www.science-et-magie.com/archives01/ortie.htm 

    Ø  La tribune de l'ortie, http://urticamania.over-blog.com/article-un-nouveau-livre-sur-l-ortie-104469161.html

    Ø  Blogeuse qui propose beaucoup de recettes bio, sans gluten et sans produits laitiers.: http://afleursdegout.blogspot.com/2010/03/les-orties-ca-piquemais-pas-que.html 

    Livres

     

    «Dégustez les plantes sauvages" de François Couplan

    « Les secrets de l'Ortie » de Bernard Bertrand (Auteur)

    "L'ortie, délicieuse et fortifiante" de Nathalie Pillon.

     

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