• L’os du bonheur

     

    L’os du bréchet, os du bonheurL'os du bonheur (furcula et non bréchet - erratum)

     

    Le furcula (à tort souvent baptisé os du bréchet, un os voisin qui se situe sur le sternum) ou fourchette est ce petit os, le plus souvent en forme de V ou de Y, qui se trouve chez les oiseaux et par conséquent sur la carcasse de notre poulet dominical.L’os du bréchet, os du bonheur

    Bien que cette tradition tombe en désuétude, vous vous souvenez sans doute de ce moment magique où, à l’issue du repas de poulet, on se saisit du petit os et avec un camarade, on tire chacun l’un des côtés jusqu'à ce qu’il casse, tout en faisant un vœu. Le petit veinard qui verrait son souhait exaucé étant tantôt celui qui a la branche la plus longue, c’est-à-dire celle qui comporte la crête sternale, tantôt celui qui a la plus courte.

    Cette coutume de casser l’os des vœux remonte au temps des Étrusques qui vivaient dans l’actuelle Toscane, et qui lisaient des oracles divinatoires dans certains gestes et actions du quotidien, notamment des poulets auxquels ils prêtaient des qualités de médium. Ils se livraient par exemple à des sortes de séances de oui-ja. Ils dessinaient une grille sur le sol, divisée en autant de lettres de l'alphabet étrusque. Des graines étaient disposées sur chaque case contenant une lettre et un poulet était placé au centre du cercle. Au fur et à mesure que l'oiseau picorait, les scribes notaient la séquence des lettres qu'il choisissait. Les prêtres locaux interprétaient les messages qui en résultaient pour prévoir le futur et répondre aux questions les plus urgentes de la ville.

    Ensuit le poulet était sacrifié et l'os claviculaire était mis à sécher au soleil afin qu'il puisse être conservé et pour que les gens aient encore accès au pouvoir de l'oracle même après l'avoir mangé. Les gens pouvaient tenir un instant l'os à la main, le caressaient (sans le casser !) et formulaient des vœux. Le souci c’est qu’il n’y a qu’un os du bonheur par volatile.

    Les Romains conquérants ont adopté certaines des coutumes étrusques, ce compris la tradition de faire des vœux avec la furcula.  A un moment, est venue la coutume de briser l’os. On ignore pour quelle raison. On suppose que cela touche à la loi de l’offre et la demande. Il n'y avait pas assez d'os pour satisfaire les souhaits de tous. Sans doute est-il arrivé que deux personnes se soient emparées du même os en même temps, et que la fourchette se soit brisée durant la dispute.

    L’os du bréchet, os du bonheur

    Vous souvenez-vous ?

     

    Les Romains ont traversé l'Europe pour laisser leur marque culturelle dans de nombreux endroits, y compris les îles britanniques. Les personnes vivant en Angleterre à l'époque ont adopté la coutume du wishbone. La tradition s’est même exportée au Nouveau monde avec les colons anglais. Les dindons abondaient à l’état sauvage. La dinde a donc rapidement détrôné le poulet sur les tables de fêtes en particulier pour Thanksgiving, célébrée pour la première fois en 1621.

    L’os du bréchet, os du bonheur Norman Rockwell

    Le moment de faire un sort à la dinde pour Thanksgiving vu par Norman Rockwell

    Il arrive aussi souvent que, plutôt que de formuler un souhait, on interroge l’os. C’est la claviculomancie. Deux personnes tirent en même temps chaque extrémité de ce petit os en forme de fourche. Si le plus gros morceau reste dans la main du consultant, la réponse à sa question est favorable.

    L’os du bréchet, os du bonheur

      Judy Garland & Mickey Rooney (1930)

    Sa forme de V ou de Y évoquant l’entrejambe humaine, donc la vie et la fécondité, ainsi qu’un fer à cheval, a porté également à faire de l’os furcula un porte-bonheur.

    Certains bijoutiers proposent depuis la fin du siècle dernier des petites amulettes représentant une petite fourchette, à porter en pendentif.

     

    A.Zeletzki v.Potschenitz

    15 avril 2017 - mise à jour 06 03 2017

     

    Pour aller plus loin…

     

    Lire : Le livre des superstitions : mythes, croyances et légendes d'Eloïse Mozzani (1996) Ed.Robert Laffont. Paris.

     

     

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  • Commentaires

    1
    jerome
    Mercredi 17 Janvier 2018 à 16:06

    Bonjour,

    cet os n'est pas le bréchet, ce sont les clavicules. Le bréchet se situe sous le sternum

      • Mardi 6 Mars 2018 à 14:07

        Bien vu, et corrigé. Désolée pour cet erratum. Il s'agit en fait de l'os Furcula, et non du Bréchet comme on le croit si souvent. Le Le Bréchet faisant partie du sternum du volatile. Sans doutes parce-que les deux os font partie des mêmes clavicules fusionnées. Merci Jérôme, pour votre attention et suivi. 

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