Les habitudes alimentaires Belges expliquées aux Français

 

Les habitudes alimentaires Belges expliquées aux Français

 

Autre pays, autres mœurs alimentaires…

Certes, les habitudes alimentaires ont beaucoup évolué ces dernières années et varient encore selon le lieu d'habitation, les activités professionnelles, l'âge, la situation familiale, mais on peut toujours relever une différence concernant les repas entre nous, les petits Belges, et nos voisins Français.

Les différents repas : composition et horaires

Le matin

En Belgique le petit-déjeuner se prend entre 6 et 8 heures en semaine, assez rapidement, pas plus d’un quart d’heure. Certains prennent leur petit-déjeuner au bureau ou sur le chemin du travail. On avale généralement de café qui correspond au café allongé français et il est toujours servi noir avec la crème séparée. Les enfants sont friands de lait chocolaté sinon ils boivent du jus. On mange des tartines : des tranches de pain de mie tartinées de confiture ou de pâte chocolatée. Les becs salés garnissent leur pain de fromage frais aux herbes, de filet américain préparé (steak tartare) ou autres salades grasses à base de mayonnaise qui garnissent les sandwiches du déjeuner, de pâté,  de fromage comme du gouda, ou du jambon. Les tartines, s’est sacré en Belgique, et le phénomène est encore plus accentué en Flandre. D’ailleurs, il ne faut surtout pas mélanger ses tartines, car cette expression en Wallonie signifie perdre la tête ! Les viennoiseries, dont les favorites sont les croissants, les petits pains au chocolat ou les boules de Berlin sont réservées au Weekend. Certains adorent prendre un œuf à la coque, et encore plus avec des mouillettes.

En semaine, un Belge sur 5 se passe régulièrement de petit-déjeuner, surtout les ados parce qu’ils se lèvent à la dernière minute.

En France, le déjeuner se compose d’une boisson chaude (café, thé, chocolat), d’un jus de fruit et de pain (baguette appelée en Belgique « Pain Français) sur lequel on applique du beurre, de la confiture, du miel, ou viennoiserie (croissant, brioche). Un bol de céréales peut aussi être présent.

 

L’avant-midi

Une partie de la population belge, composée majoritairement par les enfants, prend régulièrement un « dix heures », c’est-à-dire une collation durant la matinée.

Le midi

Pour le déjeuner, qui se dit « diner » au grand dam des Français qui pensent toujours que vous les invitez le soir, ou « lunch » ou encore « heure de table » en Belgique, il est habituel en France de prendre un repas cuisiné si on bénéficie de la pause-déjeuner, qui dure environ une heure. En Belgique, beaucoup d’employés optent pour une durée minimale de 30 minutes afin de pouvoir rentrer plus tôt à la maison et de pouvoir profiter un peu de la famille. On ne mange donc chaud qu’une seule fois, et à midi, c’est dîner-tartines. Aussi est-il fréquent que les employés fassent la file (la queue) devant la sandwicherie du coin ou apportent sur leur lieu de travail des tartines de pain avec du fromage, de la charcuterie ou une salade composée.

S’ils ont la chance de pouvoir bénéficier d’un créneau de pause plus important, ils vont avec plaisir au restaurant du coin où souvent une formule lunch à deux services très attractive est proposée). Si cela leur a plu, ils diront : «ça m'a bien goûté».

Le dimanche midi, c’est généralement le moment du poulet rôti accompagné de préférence de frites sinon de grenailles sautées à la poêle qui est au menu, acheté auprès des nombreuses rôtisseries qui se trouvent ce jour-là sur les marchés ou sur des places stratégiques.

 

Sinon, on prépare le rôti de porc. Les (rares) jours de beau temps, on est ravi d’utiliser le barbecue. On reçoit généralement, de la famille proche souvent, sinon des amis. A l’heure du goûter, on sortira la tarte ou le gâteau).

 

L’après-midi

C’est l’heure du goûter, essentiellement pour les enfants qui prennent une collation sucrée. L’adulte grignotera une « couque » ou un fruit.

Le soir

Le  soir en Belgique, on « soupe » entre 18h et 19h. On « dine » lors des repas du soir avec invités ou si on sort en ville. Lorsque l’on soupe en famille, généralement, un plat unique est prévu. Souvent trône sur la table un plat de pâte, car les Belges les adorent. Une étude réalisée par iVOX pour Barilla démontre que 82 % des Belges déclarent manger des pâtes au moins une fois par semaine. Il est effectivement difficile de ne pas servir au moins une fois par semaine le spaghetti bolognaise ou carbonara aux enfants.

Des plats traditionnels peuvent être concoctés, pourvu que leur mise en œuvre soit assez rapide, les plats mijotés étant réservés aux weekends. Citons en exemple la salade liégeoise composée à la base de haricots verts, de pommes de terre, et de lardons, qui se déguste tiède, les boulettes à la sauce tomate ou le vol-au-vent accommodé avec les restes de volaille, des champignons et glissé dans un feuilleté croquant (bouchée à la Reine).

Le repas peut aussi se résumer à une soupe accompagnée de tartines et de charcuteries diverses si les membres de la famille ont pu se restaurer d’un plat complet chaud sur l’heure de midi (cantine scolaire, cantine d’entreprise ou restaurant). Le vendredi soir, on se laisse aller et c’est souvent pizza devant la TV.

En France, le dîner se déroule plus tardivement, vers 20h, souvent pendant le journal télévisé, et se compose d’un plat et d’un dessert et même éventuellement d'une entrée comme un potage ou une crudité.

Le Belge s’alimente mal et est trop gros

Comme l’épingle une étude sur les habitudes alimentaires adoptées à travers les différentes nations publiée en 2015 par The Lancet Global Health, le Belge s’alimente très mal, rejoignant d’autres mauvais élèves comme…l'Arménie, la Hongrie, la République Tchèque et le Kazakhstan ! Il mange trop gras, trop sucré et trop salé. D’une manière générale, ses goûts se portent sur des  aliments peu nutritifs mais à forte teneur énergétique. Si bien qu’à partir de 35 ans, plus d’un tiers de la population est en situation de surpoids et plus d’un cinquième souffre d’obésité. De manière générale, et selon une étude sur la consommation alimentaire 2014-2015 menée par  l’Institut Scientifique de Santé Publique (www.wiv-isp.be), 45 % de la population âgée de 3 à 64 ans possède un IMC ( Indice de Masse Corporelle qui correspond au rapport entre le poids d’un individu et le carré de sa taille (kg/m²)) trop élevé, 29 % est en surpoids et 16 % est obèse. En Belgique, en 2014, la moitié de la population âgée de 3 à 64 ans possède un tour de taille supérieur à la normale. Davantage d’hommes (33 %) que de femmes (25 %) sont en situation de surpoids. En outre, le Belge compte parmi les citoyens les plus sédentaires d’Europe et seulement un tiers de la population exerce une activité physique suffisante.

Peinture : Fernando Botero

Si les notions de slow Food, de l’alimentation saine et biologique gagnent du terrain, le phénomène vécu au quotidien ne concerne quasiment que les ménages aisés et les jeunes bobos. Les femmes sont fortement majoritaires dans cette démarche, les hommes se montrant plus que réticents.

Si la femme belge fait généralement plus attention à sa ligne, surtout si elle vient d’un milieu aisé, privilégiant par exemple les salades pour le repas du midi au restaurant, l’homme, quel que soit son statut social, tient comme à la prunelle de ses yeux à son steak-frites, son américain préparé-frites ou son hamburger-frites. Le tout, arrosé d’une bonne bière fraiche ou d’une bouteille de vin. Si l’on sort diner le soir, rebelote. Il lui faut des plats qui tiennent au corps et si possible de la viande rouge tandis que Madame s’essaie timidement au poisson ou à la volaille. Il se fiche comme d’une guigne de la panse qu’il développe au fil des années et ne comprendrait pas qu’il n’y ait pas un pot de mayonnaise au frigo. D’ailleurs, un Belge qui n’aime pas la mayo, ce n’est pas un vrai Belge. Même si les repas sont généralement accompagnés de patates (frites, sautées, au four, croquettes, …), l’homme belge réclamera à chaque fois du pain. Cela lui permet de « saucer ».

Deux belges sur trois, surtout en Wallonie, ceux bénéficiant d’un bon niveau d’éducation et de sexe féminin, consomment de façon ponctuelle des produits biologiques, le plus souvent des légumes, des fruits et des produits laitiers.

Le belge modeste et même moyen consomme toujours beaucoup de viandes transformées (saucisses, boulettes), de la charcuterie, du pain et des pommes-de-terre car ces denrées ne demandent pas une grande préparation et apportent de la satiété alors que leur coût est relativement modéré. Dans les foyers modestes, toute la famille s’alimente de cette façon.

D’une manière générale, les repas en semaine sont perçus comme une nécessité exigeant une rapidité de préparation. Le weekend en revanche, on cuisine des bonnes choses, on reçoit où on va au restaurant.

Dans 30 à 50 % des familles, on regarde la télévision au cours des repas.

Les Belges et l’alimentation de leurs enfants

La moitié des enfants choisissent librement le type d’aliments qu’ils désirent consommer et trois quart des enfants déterminent eux-mêmes les quantités de nourriture qu’ils consomment, surtout en Flandre. Un peu moins de la moitié des enfants sont toujours tenus de finir leur assiette avant de quitter la table.

Les parents ont tendance à exercer une restriction marquée vis-à-vis des collations autres que les fruits, et seuls un tiers des enfants âgés de moins de dix ans sont autorisés à s’en servir librement.

Des changements favorables se constatent cependant…

Certains changements dans les habitudes tendent cependant à évoluer vers une alimentation plus saine. On privilégie l’huile d’olive au beurre pour la cuisson des aliments, on consomme plus de fruits frais et la consommation de viande rouge – surtout pour des raisons budgétaires il faut le dire – a bien baissé, en faveur de la volaille, relativement abordable et du poisson.

On commence à consommer local, on recherche des aliments qui ont du goût et on est attiré par les produits affichant « sans » (conservateurs, additifs, exhausteurs de goût, gluten, lactose …).

En outre, le Belge, en particulier le Wallon, adore découvrir les cuisines étrangères, et les restaurants et traiteurs exotiques foisonnent dans le pays. Il mange italien car il adore les pâtes et les pizzas au feu de bois, chinois, thaï, japonais en particulier les sushis.

 

Selon une étude menée par  la Commission Européenne et publiée en 2015 sous le titre « Le panier belge de produits alimentaires », le budget mensuel nécessaire pour une alimentation saine en Belgique est de 170 euros pour une personne seule et de 630 euros pour une famille composée de deux adultes et de deux enfants